La nouvelle année n’est pas uniquement synonyme de bonnes résolutions. C’est aussi quelques nouveautés qui vont impacter le quotidien des Français au travail. Une bonne partie des changements au 1er janvier 2019 concerne la rémunération. Tour d’horizon des cinq principales réformes qui concernent l’emploi.
- Smic : une augmentation de + 1,5%
- La prime d’activité élargie à 5 millions de foyers
- Les heures supplémentaires exonérées
- La mise en place du prélèvement à la source
- L’âge limite de l’apprentissage rehaussé
Smic : une augmentation de + 1,5%
Chaque année, le Salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) est réévalué en prenant en compte l’inflation. L’augmentation des prix entraîne un accroissement – plus ou moins conséquent – du revenu minimum brut. Parmi les changements au 1er janvier 2019, le Smic horaire passera de 9,88 à 10,03 euros brut, soit une augmentation de + 1,5%. C’est la première fois depuis l’introduction du Smic que les rémunérations dépassent les 10 euros horaires et les 1 500 euros mensuels. C’est la plus grande hausse depuis le 1er juillet 2012 (+ 1,95%). En pratique, un salarié rémunéré au Smic obtiendra 16 euros net en plus sur sa fiche de paie.
La prime d’activité élargie à 5 millions de foyers
Il s’agissait d’une promesse d’Emmanuel Macron pour tenter de calmer la révolte des Gilets jaunes. Lors d’une allocution télévisée le 10 décembre dernier, le chef de l’Etat avait annoncé une belle revalorisation du revenu minimum. « Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur », avait lancé le Président de la République. En pratique, c’est la prime d’activité qui sera valorisée. Au 1er janvier 2019, les travailleurs les plus précaires pourront toucher 90 euros de plus. La base de calcul passera donc de 70 à 160 euros. Près de 5 millions de foyers seront éligibles à la prime d’activité contre 3,8 à l’heure actuelle. Pour rappel, la prime d’activité est conditionnée à l’obtention de revenus modestes issus d’une activité professionnelle.
Les heures supplémentaires exonérées
Mise en place en mai 2007 par Nicolas Sarkozy et abrogée en septembre 2012 sous le mandat de François Hollande, la mesure sera de retour dans les changements au 1er janvier 2019. C’est une autre promesse de dernière minute faite par le chef de l’Etat. Les heures supplémentaires seront bel et bien exonérées d’impôts et de charges en 2019. La mesure bénéficiera à tous les salariés, fonctionnaires compris, qui font des heures supplémentaires. En 2016, plus de six Français sur dix réalisaient entre une et douze heures en dehors de leur temps réglementaire de travail.
La mise en place du prélèvement à la source
Déjà annoncé depuis un moment, le prélèvement de l’impôt sur le revenu sera dorénavant effectué par les employeurs (et Pôle emploi pour les demandeurs d’emplois) qui en deviennent les principaux collecteurs. La mesure voulue par près de 60% des Français se veut simplificatrice. Il s’agit de mensualiser l’impôt sur le revenu et éviter aux ménages d’épargner pour payer leur contribution annuelle. Le montant prélevé au mois ainsi que le taux d’imposition figurent à titre indicatif sur le bulletin de paie depuis le mois de novembre. En revanche, la mensualisation de l’impôt n’abstient pas les contribuables à effectuer leur déclaration entre mi-avril et début juin afin de calculer de nouveau le taux de prélèvement.
L’âge limite de l’apprentissage rehaussé
Ce n’est un secret pour personne : les politiques de l’emploi privilégient désormais l’apprentissage après l’avoir longtemps délaissé. Aujourd’hui, on dénombre 400 000 apprentis en France. Loin de l’Allemagne où 1,4 million de jeunes pratiquent l’apprentissage outre-Rhin. Pour contrer ce fléau, il a été décidé d’élargir cette filière porteuse d’employabilité au plus grand nombre. Réservé aux mois de 26 ans jusque-là, un apprenti pourra désormais avoir 29 ans l’année prochaine. A terme, l’objectif est d’endiguer le chômage en proposant à davantage de jeunes de bénéficier d’une formation en apprentissage ou d’une aide à la création d’entreprise. Cette mesure s’inscrit plus largement dans la Réforme de l’apprentissage qui s’accompagne d’une simplification de la voie professionnelle. Depuis septembre 2018, par exemple, une aide au permis de conduire d’une valeur de 500 euros est ainsi allouée aux apprentis inscrits dans une école de conduite durant leur contrat d’apprentissage.