Dossier : la recherche d’emploi et l’importance du réseau

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Devenu incontournable quand il s’agit de trouver un stage ou un travail, le réseau facilite son entrée dans le marché de l’emploi. Ce mot devenu à la mode effraie parfois des jeunes inquiets d’être livrés à eux-mêmes, sans contact professionnel. Conseils et astuces pour devenir le meilleur des réseauteurs et ainsi augmenter ses chances de trouver un emploi.

C’est quoi un réseau ?

Lorsque l’on parle de réseau, un préjugé revient constamment : « Aujourd’hui, de toute façon, il faut être pistonner pour entrer dans le monde du travail et obtenir les meilleurs postes « . Dans un langage familier et à connotation péjorative, le piston désigne le moyen d’accéder à un poste grâce aux bonnes relations entretenues au sein ou en dehors d’une entreprise. Le piston est souvent mal vu car il sous-entend que la réussite d’un employé ne vient pas de la qualité de son travail. Mais, qu’elle tient uniquement de sa sympathie et de sa cordialité envers la direction. Pourtant, ce qui est plus communément nommé le réseau fait partie des notions indispensables pour lancer une carrière professionnelle. Aucun jeune sorti des études, quel que soit son domaine de prédilection, ne pourra y échapper. Le réseau est d’abord le groupe d’individus côtoyés jusqu’alors dans la vie aussi bien personnelle que professionnelle. Réseauter est donc ni plus ni moins que le fruit des rencontres effectuées dans un bar le jeudi soir, sur un forum de discussion sur le Web ou durant son premier emploi saisonnier. Le réseau peut se constituer de manière relationnelle, c’est à dire par des rencontres physiques, mais également grâce au développement des nouvelles technologies et d’Internet. On parle alors de réseau virtuel. C’est ce dernier qui est vivement encouragé pour les moins avenants qui n’osent pas déranger quelqu’un dans une relation en face à face. Le réseau est, en définitif, un accélérateur de carrière.

Tout le monde réseaute

Briser le mythe du « Je ne connais personne autour de moi » passe par une évidence. Parfois négligé, le réseau entoure chacun d’entre nous. En effet, sauf à avoir vécu comme un ermite reculé de la civilisation les deux premières décennies de sa vie, chaque personne peut faire jouer son réseau, aussi modeste soit-il. Ce dernier débute par l’entourage proche. Il peut s’agir de la famille – de ses propres parents jusqu’au plus éloigné de ses cousins – ou de camarades de lycée ou d’université. Les proches constituent le premier réseau. Demander des conseils pour un achat de téléphone auprès de ses amis sur un réseau social et en obtenir des réponses est déjà une manière de faire jouer un réseau. C’est aussi le plus facile à entretenir car il induit une proximité et une confiance déjà bien installées. Si l’entourage personnel ne suffit pas à obtenir un emploi, il reste le réseau professionnel. Celui-ci est plus délicat car il requiert volonté et courage.

Un complément à la candidature

Dans un contexte toujours plus élevé de concurrence, le simple envoi d’une candidature composée d’un curriculum vitae et d’une lettre de motivation n’est plus suffisant de nos jours. Face à des montagnes de candidatures, le recruteur peut privilégier des personnes avec qui il a travaillées. Ou encore, des profils qu’il a vus sur les réseaux sociaux dits professionnels. Pour mettre toutes les chances de son côté et espérer décrocher l’emploi de ses rêves, il devient crucial de réseauter. En pratique, sur le terrain, il peut s’agir de se déplacer au siège de l’entreprise pour laquelle on postule afin de se faire connaître. Le candidat ne tombera pas nécessairement sur le chef d’entreprise mais il permettra de donner une première image et un premier contact. Mieux, il révélera une certaine motivation à travailler avec les collaborateurs rencontrés pendant un court instant. Sur le numérique, l’approche est différente. Mais, la mécanique reste la même : se faire identifier ! Il est question de développer sa notoriété numérique. L’objectif n’est alors pas d’obtenir le plus de likes ou de followers mais bien de créer une sorte de carte de visite. L’identité numérique d’une personne désigne toutes les informations sur la vie personnelle et professionnelle contenues sur Internet. Tant redoutée, l’e-réputation a l’avantage de pouvoir être gérée. Surtout, elle ne doit pas laisser transparaître de détails trop personnels, de photographies compromettantes ou d’avis politiques superflus. C’est la base avant de se créer un réseau sur Internet. La frontière entre la vie personnelle et la vie professionnelle est de plus en plus fine. Se créer un réseau sur Internet passe par être attentif à tous ses réseaux et veiller à avoir la meilleure image possible. Pour cela, une idée consiste à se mettre à la place du recruteur et se demander si son profil est suffisamment sérieux à travers le regard d’un chef d’entreprise.

Les quatre conseils pour développer au mieux son réseau

  • S’intéresser aux autres : Il ne faut jamais perdre de vue les objectifs de créer et alimenter un réseau : se faire connaître, accroître sa visibilité et décrocher un emploi. Concrètement, ils concernent d’abord soi. Mais, pour cela, il faut avant tout mieux connaître ses relations. C’est plus facile quand il s’agit de proches, beaucoup moins quand les contacts sont purement professionnels. La relation doit être gagnant-gagnant. Le réseauteur doit avoir à l’esprit de proposer une aide. Rendre un service sera bien perçu par tes contacts. Et appellera forcément un retour joyeux…
  • Garder contact : Une fois le départ d’une entreprise acté, il ne faut surtout pas couper les ponts avec ses anciens collègues ou employeurs. Il apparaît tentant de tourner définitivement la page mais, ce serait une erreur ! Ce n’est pas parce que l’on quitte une entreprise que l’on n’est pas amené à croiser ses anciens collaborateurs à l’avenir dans le milieu professionnel. Les anciens partenaires de travail sont à même de connaître le profil du demandeur d’emploi et peuvent l’aiguiller à la moindre occasion. « Tiens, j’ai vu une offre d’emploi qui pourrait te correspondre !» peut ainsi devenir le texto que l’on aime recevoir en pleine recherche d’emploi.
  • Devenir le plus grand des diplomates : Que ce soit avec d’anciens collègues, des proches ou de futurs collaborateurs, il faut devenir un diplomate sans égal. Avec les anciens, il est crucial de ne pas partir en mauvais termes. C’est parfois compliqué et il peut d’ailleurs s’agir de la raison d’une démission ou d’une rupture conventionnelle. Peu importe, il est fréquent qu’un recruteur contacte les anciens responsables professionnels pour jauger les aptitudes et les compétences d’un candidat. D’où l’intérêt de ne pas claquer la porte de son ancien travail ! Avec les prochains collègues, il faut opter pour une posture bienveillante et répétitive en veillant à ne pas être trop insistant ou indiscret. Envoyer un message d’attention à l’occasion d’un anniversaire est une astuce à mettre en place. Selon le degré de proximité, il est envisageable de questionner le contact sur sa vie privée, ce qui révélera un intérêt pour sa personne.
  • Communiquer avec ses pairs : Agrandir son réseau est important. Plus il est large, et plus le candidat aura une chance de décrocher le stage ou l’emploi tant attendu. Le réseau ne doit donc pas se limiter aux entreprises ou aux associations par lesquelles le candidat est passé. Afin d’élargir sa palette de contacts, il peut se rendre régulièrement à des réunions d’informations collectives. Celles-ci permettent de se former mais également de faire des rencontres et ainsi partager des expériences. Cette idée est, bien sûr, applicable à d’autres types de réunion. Les conférences, les séminaires ou les colloques sont aussi d’excellents moyens pour nouer des contacts avec des personnes qui exercent le même métier ou qui suivent les mêmes études.

Internet : quel réseau social privilégié ?

Les deux mastodontes du réseautage professionnel sur le numérique se nomment LinkedIn et Viadeo. S’il en existe d’autres partout dans le monde, les deux cités sont les plus couramment utilisés dans l’Hexagone. LinkedIn, créé en 2003, affiche depuis avril 2017 près de 500 millions d’utilisateurs partout dans le monde entier. 115 millions de ces utilisateurs sont jugés actifs mensuellement. C’est bien loin des 65 millions des membres actifs sur son principal concurrent Viadeo. Les deux se rapprochent concernant nombre de membres français : 14 millions pour LinkedIn et 10millions pour Viadeo. Ces chiffres relativement bas dénotent le potentiel de ces réseaux sociaux professionnels. Dans l’idéal, il faut opter pour les deux mais chacun présente des avantages et des inconvénients :

LinkedIn

Avantages : une alternative au site Web (création et publication de contenus), un contact facile avec des profils du monde entier, une augmentation de la visibilité.

Inconvénient : une présence active et parfois chronophage.

Viadeo

Avantages : une plateforme privilégiée par les jeunes actifs de 21 à 34 ans, un accès à une librairie dématérialisée de 100 000 ebooks et à des cours d’anglais en optant pour l’offre Premium.

Inconvénient : une offre gratuite plus limitée par rapport à celle de LinkedIn.

Facebook, Twitter et Google + peuvent également devenir des réseaux sociaux à vocation professionnelle. Mais, il est préférable de créer une page dédiée à la vie professionnelle pour la distinguer des détails de la vie personnelle. Pour les férus d’audiovisuels, les plateformes proposées par Instagram, Flickr et Youtube sont de bons moyens d’étaler ses talents en photographie et en vidéo.

 

Faciliter sa candidature à l’étranger

S’il est difficile mais pas impossible de se constituer un réseau professionnel dans l’Hexagone, la tâche peut apparaître plus dure dans le cadre d’un stage à l’étranger, d’un séjour au pair ou d’un séjour linguistique à l’international. Pourtant, il existe des techniques pour se faire connaître avant d’envisager de décoller pour les Etats-Unis, le Costa-Rica, le Japon ou l’Australie. Il est crucial de nouer des premiers contacts avant-même le départ à l’étranger. L’éloignement des proches et l’impression de solitude peuvent rapidement conduire à développer le « mal du pays ». Il faut savoir que les pays étrangers regorgent de ressortissants français. Ils sont, chaque année, plus nombreux à prendre le pari de vivre un séjour mémorable loin de nos frontières. En 2017, près de 1,8 millions de Français étaient considérés comme expatriés dans le monde entier ; un résultat en augmentation de +2,2% par rapport à l’année précédente. Parmi eux, 49% sont en Europe (la Suisse, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne caracolent en tête) et 20% choisissent le continent américain – nord comme sud – avec les Etats-Unis, le Canada et le Brésil en destinations privilégiées. Ces Français établis aux quatre coins du globe peuvent devenir des points de repère essentiels à un candidat à l’expatriation temporaire ou définitive. Souvent présents sur les réseaux sociaux ou regroupés en communauté associative, ceux que l’on appelle les Expat’s donnent des conseils pour appréhender la vie à l’étranger. Certains contacts peuvent devenir des amis avec le temps mais aussi de précieuses sources pour trouver un travail dans une nouvelle culture. Rentrer en contact avec les membres les plus actifs une fois la destination choisie est important. Les questions peuvent varier : mode de travail, salaire moyen, secteurs-clés, opportunités d’évolution, etc.

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