Bruit au travail : comment y remédier ?

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La Semaine de la santé auditive au travail a lieu du 15 au 19 octobre. La troisième édition de la campagne nationale souhaite poursuivre sa sensibilisation à la problématique des nuisances sonores. Une récente enquête réalisée par l’IFOP fait l’état des lieux des personnes concernées par le bruit au travail. Quelles sont les solutions efficaces pour lutter contre ?

Nuisances sonores : qui est concerné ?

6 actifs sur 10 gênés par le bruit au travail

Moteurs, machines, ordinateurs ou encore collègues. Les nuisances sonores au travail sont légions. Et ce, quel que soit le secteur d’activité dans lequel évolue un employé. Evidemment, ceux du secteur industriel sont les plus couramment exposés. On en minimise parfois les dangers. Pourtant, les risques peuvent entraîner des symptômes graves. Le bruit au travail peut occasionner des acouphènes, de la fatigue et du stress. Le tout bien mélangé altère radicalement la concentration et, par conséquent, la productivité des employés. Les politiques de Santé ont pris le sujet à bras-le-corps. En effet, depuis le 1er janvier 2016, la Justice reconnait les nuisances auditives comme un facteur de pénibilité au travail. Une victoire pour l’association Journée Nationale de l’Audition (JNA) à l’initiative de la Semaine de la santé auditive au travail. La troisième édition, qui se tient du 15 au 19 octobre, entend sensibiliser les acteurs professionnels aux problématiques sonores.

Une gêne en augmentation

Les experts de l’association JNA ont voulu évaluer et quantifier les impacts du bruit au travail en 2018. En septembre dernier, l’institut de sondage IFOP a mené une enquête en ligne auprès de 1 000 personnes issues de la population active. Les résultats de l’enquête sont sans appel. L’étude fait état d’une gêne importante pour une bonne partie des employés sondés. En effet, près de six actifs sur dix (59%) en activité professionnelle se déclarent « gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail ». 19% d’entre eux se disent même « souvent » embarrassés. L’étude précise que la perception d’une gêne liée au bruit au travail augmente par rapport à l’année dernière (+7% par rapport à 2017). Le bruit au travail concerne la plupart des catégories de population. Mais, ce sont principalement les salariés qui se disent impactés par les nuisances sonores (61%).

Les 18-24 ans particulièrement touchés

Imaginer le bruit au travail, c’est supposer un emploi dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment. En effet, en côtoyant au quotidien des machines, des robots et des moteurs, les professionnels de ces secteurs d’activité sont lourdement exposés aux nuisances sonores. C’est le cas des ouvriers qui se disent majoritairement embêtés par le bruit au travail (69%). Pourtant, le phénomène des nuisances sonores impactent aussi lourdement les salariés du tertiaire et de l’administration (respectivement 54% et 60%). Les jeunes actifs âgés de 18 à 24 ans (65%) partagent ce ressenti. Paradoxalement, les jeunes ont tendance à lutter contre un fond sonore en écoutant de la musique avec des écouteurs. Mais les décibels qui en émanent peuvent être beaucoup plus importants que les bruits autour du poste de travail.

Les solutions pour éviter le bruit au travail

Les Français interrogés par l’institut de sondage l’IFOP estiment qu’il est plus important d’agir sur les nuisances sonores que sur le confort de l’espace professionnel, l’éclairage, l’emplacement ou encore la température de ce dernier. Le bruit au travail constitue donc une priorité et un enjeu majeur pour les professionnels du secteur. Par ailleurs, l’étude révèle que l’employeur est souvent pointé du doigt par ses employés pour ses manquements au confort.

  • Des outils de protection individuelle
  • L’aménagement ou l’isolement de l’espace de travail
  • Des sessions d’information et de sensibilisation

Des outils de protection individuelle

L’étude précise que « les solutions imaginées pour réduire le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail sont globalement peu mises en place par les employeurs ». Malgré tout, près de 28% des actif questionnés ont déjà reçu des protecteurs individuels. Il s’agit essentiellement des domaines liées à l’industrie, au bâtiment et à la construction. Les bouchons en mousse ou en silicone et les casques anti-bruit demeurent les outils les plus répandus.

L’aménagement ou l’isolement de l’espace de travail

Du côté des services, l’aménagement du poste ou de l’espace de travail est essentiel. Reconfigurer le nombre de bureaux ou les éloigner peuvent être des solutions envisagées. D’autres optent pour des solutions plus radicales en changeant leurs habitudes de bureau. Il s’agit alors de s’isoler des nuisances sonores en plaçant des cloisons anti-bruit. Cette possibilité est, bien évidemment, inenvisageable dans le cadre d’un open space ou d’un centre d’appel. Seule une baisse de l’intensité de la voix peut donc permettre de diminuer les décibels.

Des sessions d’information et de sensibilisation

L’association JNA propose des formations et des actions de sensibilisation. Elle accompagne régulièrement les entreprises pour optimiser au mieux un niveau sonore confortable pour leurs employés. L’association propose aussi des conférences et des ateliers sur ce sujet d’actualité. L’objectif est de sensibiliser aussi bien les employeurs que les salariés confrontés au nuisances auditives. Il est même possible d’effectuer des dépistages auditifs en compagnie de médecins ORL.

L’association Journée nationale de l’audition organise son rendez-vous annuel le 14 mars 2019 prochain. L’édition précédente – la 21ème du nom – avait permis d’effectuer plus de 125 000 tests auditifs dans plus de 2 100 relais d’action.

L’association JNA et l’Ifop ont mené une enquête en ligne auprès d’un échantillon de plus de 1 000 personnes, représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus, selon la méthode quotas, entre le 14 et le 19 septembre 2018.

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