Les méthodes de recrutement évoluent sans cesse. Les entreprises recrutent différemment suivant le mouvement des nouvelles technologies et des nouveaux modes de pensée. Revue des qualités que recherchent les recruteurs chez un candidat et un demandeur d’emploi aujourd’hui.
Ne pas oublier les fondamentaux
Retrouver le chemin de l’emploi passe par l’étape-clé de l’embauche. Celle-ci passe forcément par une analyse du profil d’un candidat. Le recruteur ou le chef d’entreprise ne regarde pas uniquement la lettre de motivation et le curriculum vitae. Cette pratique obsolète est en passe d’être dépassée. Les formations et les expériences engrangées par le candidat sont importantes. Evidemment, il ne s’agit pas de les effacer d’une candidature. Il est d’ailleurs recommandé de les mettre en avant si elles sont valorisantes pour un demandeur d’emploi. Mais, l’embauche d’un candidat va bien au-delà de la simple candidature. De nos jours, les diplômes sont presque relégués à un second plan. En effet, d’après une étude menée par le cabinet de conseil IDC France, seul un tiers des recruteurs français donnent une attention au niveau d’études d’un candidat (32%).
Pour un demandeur d’emploi, il n’est parfois pas facile de faire preuve d’empathie. Se mettre à la place du chef d’entreprise est pourtant nécessaire avant d’écrire une candidature ou de préparer un entretien d’embauche. Il s’agit de se poser les bonnes questions afin de savoir si la candidature ou le profil va plaire au recruteur.
- « Que va lire le recruteur en recevant ma candidature ? »
- « Si j’étais chef d’entreprise, le curriculum vitae que j’ai sous la main me plairait-il ? »
- « Quel(s) élément(s) dans ma lettre de motivation va interpeller le chef d’entreprise ? »
- « Qu’est-ce qui peut faire la différence par rapport à un autre candidat ? »
Chaque profil est différent. A formations et à compétences égales, le moindre détail intéressant peut faire la différence au moment de la sélection du futur employé. Il peut s’agir d’une récompense reçue pour un projet ou d’une mission exercée bénévolement dans une association. La clé pour décrocher un emploi est de savoir se vendre sans embellir la réalité ni mentir sur son profil. Encore trop de curriculums vitae présentent des omissions ou des erreurs parfois volontaires. Le ministère du Travail estime ainsi que près de 30% des CV seraient frauduleux à cet égard.
Une motivation hors-pair
« Je ne cherche pas un emploi, je propose un travail ». Voilà ce que doit se dire un candidat déterminé au moment de décrocher un travail. La motivation est la principale qualité qu’observera un recruteur chez un demandeur d’emploi. La motivation est encore plus valable dans le cadre où le candidat ne bénéficie que de peu d’expérience professionnelle. S’intéresser à l’entreprise est une première étape pour révéler son envie. Il est aussi essentiel de poser des questions à la moindre occasion. Il peut s’agir de questions sur l’entreprise, sur le poste et ses missions ou sur le business model de la compagnie. Faire preuve de curiosité est un vrai plus. Elle révèle une envie de travailler dans l’entreprise pour laquelle le candidat postule. Attention en revanche à ne pas noyer le chef d’entreprise de questions superflues ou imprécises. Il faut privilégier les interrogations pertinentes et flatteuses pour le recruteur :
- « A quel(s) défi(s) fait face l’entreprise aujourd’hui ? »
- « A quel point le poste pour lequel je postule permettra d’atteindre les objectifs de la société ? »
- « Existe-t-il des formations au sein de l’entreprise ? »
La polyvalence du candidat
La polyvalence est une donnée de plus en plus recherchée chez un candidat. Les missions d’un poste ont tendance à évoluer. Elles ne se cantonnent plus uniquement à un seul domaine. En cas d’expériences professionnelles variées, il est important de les mettre en avant. D’après l’agence nationale de recrutement Pôle Emploi, la polyvalence est la qualité la plus recherchée pour un recruteur. La polyvalence et la capacité d’adaptation sont des facteurs de recrutement pour près de 64% des chefs d’entreprise interrogés. Par exemple, un commercial ayant fait du marketing et de la communication peut ainsi faire jouer ses différents va-tout. La polyvalence est également une carte importante à jouer car elle interpellera forcément un recruteur. Avoir plusieurs cordes à son arc n’est pas uniquement un aspect professionnel. Il peut s’agit d’une polyvalence linguistique avec la maîtrise de plusieurs langues (anglais, espagnol ou chinois) ou bien une polyvalence géographique en cas de connaissances de différents secteurs.
Une personnalité adaptée à l’entreprise
La simple lecture d’un curriculum vitae pour effectuer un recrutement est largement dépassé. Bien sûr, une candidature est un premier contact important. C’est la porte d’entrée vers l’entreprise. Aucun candidat ne peut faire l’impasse dessus, même aidé d’un réseau professionnel porteur. Aujourd’hui, le chef d’entreprise s’attardera beaucoup plus sur la personnalité du candidat. « Citez-moi trois qualités et trois défauts » est l’une des questions qui revient le plus durant un entretien. Au moment de l’embauche, les recruteurs ont parfois recours à des tests reconnus de personnalité. L’un des plus appréciés par les recruteurs français est le PAPI. Le Personality and Preference Inventory teste le comportement d’un candidat en milieu professionnel. Il dure une vingtaine de minutes et permet d’analyser les motivations selon 126 affirmations auxquelles il faut ajouter un sentiment :
Affirmation : « J’apprécie le travail en équipe »
Réponse à sélectionner : 1/ Pas du tout d’accord 2/ Pas d’accord 3/ Assez peu d’accord 4/ Ni d’accord ni pas d’accord 5/ Assez d’accord 6/ D’accord 7/ Tout à fait d’accord.
Une version classique du test PAPI permet d’opposer deux affirmations qui n’ont parfois rien à voir entre elles. Il s’agit alors de choisir laquelle correspond le mieux au candidat. L’objectif pour une entreprise est d’avoir un profil qui s’accorde parfaitement avec ses valeurs.
La maîtrise du numérique
A l’ère du numérique, les recruteurs sont sensibles au profil digital d’un candidat. Il n’est pas rare d’inscrire chacune des applications utilisées sur son curriculum vitae. Les principaux réseaux professionnels sont LinkedIn et Viadeo. Facebook et Twitter peuvent également s’inscrire comme des comptes à vocation professionnelle. Quoiqu’il en soit, les plateformes numériques sont nombreuses pour se montrer et révéler sa personnalité. Mais, il est important de veiller à être doté d’une e-réputation présentable. Attention de ne pas être éliminé d’office à cause d’un tweet trop engagé politiquement ou d’une photo de soirée beaucoup trop arrosée. D’après une étude de RégionsJob réalisée en 2017, près de 85% des recruteurs googlisent les candidats à un poste. Avant de postuler à une offre, il est donc hautement recommandé de faire un tour sur ses réseaux sociaux et faire le nettoyage nécessaire. En outre, certains métiers comme Community manager ou développeur web requièrent des connaissances poussées en numérique. Un réseau social, un site internet ou un blog peuvent devenir de belles vitrines pour montrer les projets réalisés dans le passé.
La possible évolution du candidat
« Professionnellement, où vous voyez-vous dans les cinq ou les dix années à venir ? ». Cette question posée par le recruteur revient régulièrement au moment d’un entretien d’embauche. L’objectif pour lui est de percevoir les possibilités d’évolution d’un demandeur d’emploi. Étroitement liée à la motivation, cette interrogation est aussi une manière de voir à quel point le candidat peut s’intégrer durablement. Il arrive qu’un chef d’entreprise choisisse un profil uniquement pour ses possibles évolutions de carrière. Il peut s’agir du court, du moyen ou du long terme. C’est plutôt bon signe pour un candidat car cela signifie que le recruteur souhaite investir sur lui et envisage de lui faire gravir les échelons. Il est toujours intéressant pour un candidat de poser la question des évolutions de carrière possibles au sein d’une équipe de travail.
