Réseaux sociaux : comment les utiliser pour sa recherche d’emploi ?

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La recherche d’un emploi passe aujourd’hui par les réseaux sociaux digitalisés. Les recruteurs sont de plus en plus nombreux à faire leur marché sur ces outils d’actualité. Conseils pour optimiser au mieux ses chances de décrocher un emploi à l’aide des réseaux sociaux.

Finies les candidatures papiers à envoyer avec une enveloppe et un timbre hors de prix ! Tout du moins, cette pratique s’est grandement estompée avec les années. Pourtant, des demandeurs d’emplois continuent de privilégier les curriculums vitae et les lettres de motivation expédiés par le réseau postal. S’il peut s’agir d’une vieille habitude à oublier, c’est parfois réaliser avec nécessité. En effet, tous les Français ne sont pas pleinement connectés sur Internet. D’après une étude réalisée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (l’Arcep), 15% des Français n’avaient pas un accès à Internet en 2017. Pire encore, l’autorité administrative estime que 12% des personnes interrogées ne se connectent jamais sur le Web. Selon les responsables de ressources humaines, les candidatures papiers ont plus de chance de rester sans réponse ou de finir à la poubelle. De plus en plus d’entreprises optent donc pour une recherche de postulants en ligne. Des grands groupes ont par exemple insérer un onglet « Candidater » ou « Recrutement » sur leur site internet afin de regrouper les candidatures numériques. D’autres compagnies font passer leurs ouvertures de postes sur des moteurs de recherche d’emploi comme Indeed, Monster ou sur la plateforme digitalisée de Pôle Emploi.

70% des grandes entreprises sont sur les réseaux sociaux

La présence numérique des entreprises françaises est en constante augmentation. En effet, près de 41% des sociétés de plus de dix salariés sont connectées. C’est +11% de plus qu’en 2015. Mais, les réseaux sociaux sont surtout investis par les grandes entreprises, comptant plus de 250 salariés. Elles sont près de 70% à avoir des comptes sur des plateformes de réseaux sociaux. Les groupes ont plusieurs intérêts à être présent sur les réseaux sociaux. En effet, le premier objectif est d’obtenir une meilleure visibilité et un gain de notoriété sans précédent. Aujourd’hui, réaliser une stratégie de communication contient nécessairement une publicité numérique. C’est aussi un excellent moyen de présenter ses produits ou ses services en touchant un public plus jeune. Parmi les utilisateurs américains de Facebook, près de 83,2% sont âgés de 18 à 34 ans. Même constat pour le média social Youtube où 81,9% de ses utilisateurs d’outre-Atlantique ont entre 14 et 17 ans. Le développement des entreprises internationales et françaises sur les réseaux sociaux a d’ailleurs entraîné la création d’un nouvel emploi. Le métier de Community manager – ou animateur de communauté – a pour but de fédérer une communauté autour d’une entreprise, d’une marque, d’un service ou d’un produit.

Les entreprises ont compris l’intérêt d’être sur ces réseaux sociaux pour leur recherche de candidats. Il s’agit d’un gain de temps inestimable. C’est aussi une manière d’optimiser la recherche de postulants. De nombreux recruteurs prospectent sur les réseaux sociaux. Il n’est pas rare de voir des profils d’employés travaillant dans une direction ou dans les ressources humaines sur des plateformes comme LinkedIn ou Viadeo. Cette présence permet de scruter les profils idéaux pour une ouverture de poste. C’est également un bon moyen de réseauter pour décrocher un jeune talent sans avoir à lancer de procédure d’offre d’emploi. Dans un monde de plus en plus digitalisé, être présent sur les réseaux sociaux devient donc incontournable pour accroître ses chances de trouver un travail.

2003 : les premiers réseaux professionnels

Difficile d’imaginer à la fin des années 1990 que le divertissement Internet deviendrait aujourd’hui un facilitateur d’emploi. Les premiers réseaux sociaux n’avaient d’ailleurs pas vocation à être destinés au monde professionnel. Le premier réseau social, implanté dès 1995, se nomme Classmates. L’objectif du réseau créé par l’entrepreneur américain Randy Conrads était de mettre en relation des anciens camarades de classe. Ce qui rappelle le site Web français Copains d’avant fondé en 2001. Les réseaux sociaux professionnels n’apparaissent qu’en 2003. LinkedIn (Etats-Unis) et Xing (Allemagne) sont les premières plateformes connues à vocation professionnelle. Le réseau social français Viadeo est, lui, sorti de terre l’année suivante, en 2004. Au départ, ces réseaux sociaux n’ont pas connu un réel engouement. Ils tiennent aujourd’hui une place de choix dans la galaxie des réseaux sociaux. Viadeo, LinkedIn et Xing ont notamment obtenu une forte notoriété auprès des cadres, des employés mais aussi des étudiants.

Comment bien prospecter ?

Multiplier les réseaux sociaux

Plus un candidat tient de comptes sur les réseaux sociaux, mieux c’est. Attention à ne pas crouler sur les comptes non-entretenus qui peuvent révéler des lacunes d’utilisation. Il faut être stratégique. Un photographe aura par exemple plus d’intérêt à avoir un compte sur Flickr ou sur Instagram pour montrer ses prises de vue et se faire connaître. Un vidéaste privilégiera plutôt une plateforme comme YouTube. Il s’agit alors de s’intéresser aux avantages et aux inconvénients de chacune des plateformes. Elles sont toutes différentes et présentent des opportunités que d’autres n’ont pas. Ainsi, Twitter demeure un bon outil pour traiter d’actualité.

Un complément à la candidature

Un profil sur les réseaux sociaux ne doit pas pour autant se substituer à l’envoi d’une candidature digitalisée. Le réseau social est avant tout un complément à la candidature. Il est hautement conseillé de lier plusieurs supports pour augmenter ses chances de trouver un emploi. Même l’envoi obsolète d’un CV papier peut encore fonctionner ! Pourquoi ne pas contacter le responsable des ressources humaines d’une entreprise quelques jours après avoir envoyé un e-mail contenant les classiques curriculum vitae et lettre de motivation ? Les réseaux sociaux à vocation professionnelle deviennent donc des excellents moyens d’effectuer des relances. Elles sont moins agressives que l’envoi répété d’e-mailing.

Ajouter des comptes pertinents

Pour trouver le travail idéal sur Internet, il est utile de chercher dans son domaine de prédilection. C’est la base pour bien démarrer sa recherche d’emploi numérique. Il faut ainsi se rapprocher de personnes qui ont un lien avec le métier exercé, le domaine suivi ou même l’entreprise visée. La solution n’est pas de suivre un maximum de personnes ou de comptes. Bien que la multiplication de contacts renforce le nombre possible d’opportunités. Privilégier la qualité est un prérequis. Il ne faut pas se noyer dans un flot de comptes professionnels qui ne seraient pas utilisés régulièrement. En clair, avoir un petit réseau entretenu plutôt qu’un grand nombre de followers jamais contactés. Il n’est enfin pas utile de suivre des comptes officiels de marque ou d’entreprise. Derrière le compte se cache bien souvent le Community Manager du groupe qui n’a pas toujours accès aux informations concernant les ouvertures de poste. Il vaut mieux suivre des décideurs, des cadres ou des influenceurs du secteur d’activité qui intéresse.

Être actif et à jour

Afin d’avoir une bonne présence digitale sur les réseaux sociaux, il est conseillé d’être suffisamment actif. Il ne s’agit pas de rester des heures planté derrière son smartphone ou sa tablette. Mais, d’effectuer une veille permanente. Un contenu intéressant comme un article ou une offre d’emploi peut intervenir à tout moment. Poster un contenu sur LinkedIn ou partager un article sur Twitter révélera l’activité du candidat. Ce dernier doit aussi mettre ses réseaux sociaux professionnels à jour. Le demandeur d’emploi peut ainsi valoriser son compte professionnel à l’aide de projets réalisés auparavant. La moindre nouvelle activité doit ainsi être notifiée. Un peu comme il est nécessaire d’actualiser sa situation à Pôle Emploi. Avec les mises à jour régulières, le recruteur peut ainsi juger les compétences d’un candidat et se projeter avec lui dans l’entreprise. C’est une manière importante de se démarquer des autres candidats à l’entrée d’un marché du travail concurrentiel.

Quels réseaux sociaux choisir ?

  1. LinkedIn
  2. Viadeo
  3. Twitter
  4. Facebook

LinkedIn, le réseau international

Le réseau social lancé en 2003 s’est imposé comme le premier pourvoyeur de relations professionnelles au monde. En juin dernier, LinkedIn a dépassé la barre symbolique des 500 millions de membres. Le réseau professionnel a l’avantage de pouvoir établir un profil équivalent à un CV classique et de poster du contenu en lien avec le domaine suivi. LinkedIn est apprécié de ses utilisateurs pour sa facilité d’utilisation. Des offres d’emplois circulent régulièrement sur la plateforme.

Viadeo, le réseau franco-français

Le principal concurrent de LinkedIn se nomment Viadeo. Comme son voisin américain, Viadeo permet de créer un profil ressemblant à un CV et de publier ses compétences et ses travaux antérieurs. Le réseau social créé en 2004 a l’avantage de regrouper un marché très francophone. Ce qui peut être un inconvénient lorsqu’on désire démarrer une carrière à l’international. Viadeo s’adresse surtout aux professionnels provenant de petites et moyennes entreprises (PME).

Twitter, le réseau d’actualité

Moins professionnel que les deux cités précédemment, Twitter n’a pas une vocation de mise en relations professionnelles à l’origine. En effet, le but de réseau symbolisé par un oiseau bleu est de partager du contenu instantané. Twitter est ainsi connu pour être un outil de réactivité. Nombre de tweets révèlent les avis et les humeurs de ses utilisateurs. Pourtant, Twitter est devenu un bon moyen de s’afficher professionnellement et de partager du contenu d’actualité chaude. La possibilité de dialoguer en privé – à l’aide des Direct Messages ou DM – avec des interlocuteurs permet de poser des questions à l’abri des regards.

Facebook, le réseau de proximité

Facebook est le réseau social le plus répandu dans le monde. Il demeure pourtant comme étant le moins professionnel de tous. En effet, la plateforme créée par Mark Zuckerberg s’adresse à des membres souhaitant entretenir des relations avec la famille ou avec des amis. Mais, on constate de plus en plus de réseautage professionnel parmi les 2,23 milliards d’utilisateurs actifs tous les mois. Facebook propose la possibilité de créer des pages ou des groupes permettant l’exposition professionnelle d’un candidat. Sa vie privée, quant à elle, doit être paramétrée sur un compte plus personnel.

Installer les applications des réseaux sociaux sur son smartphone permet une activité et une mise à jour plus dense.

Veiller à sa bonne identité numérique

85% des recruteurs « googlisent » un postulant

Si le candidat recherche des informations sur l’entreprise, il n’y a pas de raison que la réciprocité ne s’applique pas ! En effet, avant de recruter un employé, les responsables de ressources humaines tentent d’obtenir le maximum d’informations le concernant. Cela passe notamment par le contrôle des références, c’est-à-dire les entreprises par lesquelles est passé le candidat. De nos jours, la plupart des recruteurs français recherchent des informations sur le Web. C’est un secret de Polichinelle. L’étude réalisée par RegionsJob révèle que 85% des employeurs regardent le profil digital d’un postulant. L’objectif est de vérifier que les informations contenues dans le curriculum vitae soit exactes. C’est aussi le moyen de se renseigner sur sa personnalité et sur ses centres d’intérêt. Avoir une bonne e-réputation est donc essentiel avant de faire une recherche d’emploi sur les réseaux sociaux. Des candidats se font régulièrement écartés d’un poste à cause d’un tweet beaucoup trop politique ou d’un selfie compromettant pris pendant une soirée arrosée.

Quatre clés pour soigner son e-réputation

  • Googliser son nom : cette technique vise à rechercher son prénom et son nom sur le célèbre moteur de recherche. Les résultats peuvent contenir des contenus aussi bien personnels que professionnels. En fonction des résultats, le candidat peut faire le tri de photos et d’informations qui pourraient être préjudiciables pour sa recherche d’emploi.
  • Distinguer réseaux personnels et professionnels : chaque personne à une utilisation différente des réseaux sociaux. Certains privilégieront Facebook comme une plateforme permettant de rester en contact avec ses amis. D’autres se créeront une page professionnelle afin de réseauter. Un candidat doit ainsi être clair sur l’utilisation qu’il souhaite faire de ses différents réseaux sociaux.
  • Faire le ménage : il n’est pas rare de poster des contenus que l’on regrette plus tard. Ce n’est pas une mauvais chose en soit. Cela révèle justement que le demandeur d’emploi a évolué voire mûri. Supprimer les posts et les photos compromettantes peut prendre du temps. Il s’agit parfois de remonter le fil de publications portant sur plusieurs années. Mais, le bénéfice au bout est trop important pour négliger ce nettoyage qui doit être récurrent.
  • Paramétrer ses réseaux sociaux : les plateformes permettent à chaque personne de régler la confidentialité de ses comptes. C’est le cas de Facebook qui prévoit de sélectionner quelle personne peut voir les différentes publications (amis ou public). Les recruteurs voient d’un bon œil le paramétrage d’un compte car il signifie que le candidat maîtrise les réseaux sociaux.

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