Chômage : des journées organisées et optimisées

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Les premiers pas au chômage nous paraissent comme des vacances méritées (ou non) où l’on trouve du temps pour soi. Mais lorsque la durée s’allonge, on a forcément besoin d’organiser ses journées pour les rendre agréables et performantes.

La journée type par Pôle Emploi

En 2017, Pôle Emploi a décidé d’ouvrir le débat sur la journée type d’un chômeur. Pour la structure, les demandeurs d’emploi consacrent 6 heures par jour à leurs recherches. En voici le planning :

Le matin

Le chômeur se lève tôt, vers 7h45. Il débute sa journée par une séance de sport à jeun. Elle lui permet de booster sa motivation durant 45 minutes. Un jogging, une séance de musculation ou bien quelques longueurs à la piscine, tous les sports sont bons à prendre. Après cet effort physique, c’est bien évidemment l’heure de la douche. Le moment propice pour réfléchir à ses envies et ses objectifs. On met ses idées au clair, tout en tentant de reprendre son souffle. Cet exercice, mental cette fois, dure 10 minutes en moyenne.

A 8h45, c’est l’heure du tant attendu petit déjeuner. Le repas le plus important de la journée, te répéteront tous les spécialistes de la nutrition. Il se veut copieux, car il faut des forces pour affronter la journée, et surtout se prend en extérieur ou au plus près d’une fenêtre. A cette occasion, la personne au chômage prend un bain de lumière afin d’éviter toute dépression.

9h15 s’affiche sur l’écran du smartphone, c’est enfin le moment de se lancer dans la recherche d’emploi. Au programme :

  • Ciblage des entreprises intéressantes et motivantes
  • Rédaction de lettres de motivation personnalisées pour chacune
  • Candidatures spontanées pour les structures qui nous auraient tapé dans l’œil
  • Réponse aux offres d’emploi
  • Relance si besoin

L’estomac qui gargouille ? Normal, il est midi ! C’est le moment de se relaxer devant une belle assiette que le chômeur a mijoté avec amour et passion. Exit le plat à réchauffer au micro-onde, on se fait plaisir. Bien manger c’est aussi ça la clé d’une bonne journée.

L’après-midi

Après une heure de pause repas, le demandeur d’emploi se penche sur à une tâche particulière. Il s’agit de répondre à des offres concernant des missions ponctuelles (comme de l’interim, ou un CDD) qui n’ont pas vraiment de rapport avec le métier visé. Mais il faut bien gagner de l’argent et sortir du chômage un jour. Les factures ne vont pas se régler toutes seules comme dirait l’autre.

A 14h, c’est la délivrance. La personne peut enfin penser à elle. On laisse le sujet du travail au placard. On se contente de déconnecter, regarder une série, se faire une beauté, prendre l’air. Cette partie-là est primordiale.

Non 16h n’est pas l’heure du goûter chez le demandeur d’emploi mais bien l’heure du réseautage. Rendez-vous sur LinkedIn pour prendre contact avec des anciens collègues, de vieilles connaissances et surtout consulter les offres d’emploi spécifiques et ciblées.

17h30 : fin de journée. Le navigateur web voit ses pages se fermer une à une, l’écran devient noir. La liberté n’a jamais été aussi proche. Il est quand même bien rempli cet emploi du temps.

Bref, dans la vraie vie ce n’est certainement pas la même chose… Tout n’est pas toujours aussi rose et cadré mais il y a toujours des moyens de s’occuper intelligemment. Il faut juste savoir comment s’y prendre pour créer sa journée idéale et éviter la spirale infernale de l’enfermement.

Réussir son chômage

Faire un planning

En commençant une journée dans le désordre, on risque très vite de tourner en rond. Il n’y a pas de secret, pour pouvoir s’occuper il faut planifier les choses. Procéder au feeling n’est pas la solution idéale lorsqu’on est au chômage. Les heures peuvent mettre du temps à s’écouler, alors on s’organise ! On noircit les pages d’un cahier avec toutes les tâches que l’on a à faire et on les classe chronologiquement.

Dans la recherche d’emploi aussi, le planning est utile et permet de se situer. Un tableau Excell peut être utilisé. On y note toutes les démarches entreprises. J’ai contacté telle société, tel jour, j’ai eu un retour oui ou non. Ce suivi personnel permet d’être beaucoup plus performant dans ses recherches et d’éviter les erreurs, comme un doublon de candidature par exemple.

Entretenir son carnet d’adresse

Le chômage est vu, pour un bon nombre de personnes, comme un handicap. Sans le vouloir, les demandeurs d’emploi se renferment dans un univers assez noir. Les autres travaillent et ne sont donc pas disponibles en journée. Ces différences d’emploi du temps semblent incompatibles et le lien social s’efface peu à peu. Pourtant c’est tout sauf ce dont on a besoin lorsqu’on ne travaille pas.

Bien au contraire, il faut conserver et surtout entretenir ces relations. C’est même le b.a.-ba du demandeur d’emploi. Il ne faut pas non plus hésiter à aller chercher des connaissances antérieures sur les réseaux sociaux. Sais-tu que deux tiers des emplois ne se trouvent plus par le biais des offres mais bien via des candidatures spontanées ou le bouche à oreille ? Tu as peut-être, sans vraiment le savoir, parmi ton cercle d’amis des personnes susceptibles de t’aider.

Se créer des objectifs

Pour que la journée soit propice à la réussite, il faut se créer des objectifs. Ces derniers doivent bien évidemment être atteignables, sinon il n’y a aucun intérêt et tu peux vite perdre confiance en toi. On pense souvent que vu qu’on ne travaille pas, le challenge ne nous concerne plus. Mais c’est faux, c’est même un élément qui peut accélérer les choses.

L’esprit est stimulé par une envie de se dépasser. On est seul contre soi-même et c’est un véritable exercice qui sera utile pour les phases d’entretien d’embauche. On se connait encore mieux quand on devient son propre adversaire. On cible ses forces et ses faiblesses. Il est alors beaucoup plus facile de se vendre face à un recruteur.

En profiter pour se former

Au chômage on a du temps et ce temps est précieux. Il est important de savoir le mettre à profit pour encore mieux réussir. Pourquoi ne pas se former ? Il est de plus en plus simple de trouver des formations certifiées dans n’importe quel domaine et sur n’importe quel sujet. On aiguise sa curiosité et on se spécialise sur des thèmes précis.

Des sites en ligne proposent des sessions de formation, Pôle Emploi peut aussi t’aider à en trouver car ils ont de nombreux partenariats. C’est toujours bien de s’intéresser à d’autres domaines et d’acquérir de nouvelles connaissances. De plus, le fait d’apprendre fait disparaître le sentiment de stagnation que l’on peut avoir lorsque nos journées se ressemblent. Une compétence de plus à ajouter sur son CV.

Les pièges à éviter

Trop de temps tue le temps

Si on décide de planifier des tâches, il faut le faire judicieusement. Une mission, que l’on a mal évaluée, peut nous prendre plus de temps que prévu. Et pourtant la relativité du temps est quelque chose de très important.

De même, si l’on a énormément de temps et que l’on n’occupe pas tout cet espace, une tâche pourra s’étendre alors que cela n’est pas nécessaire et que l’on pourrait l’utiliser pour d’autres choses. Le problème est que l’avancement de la situation prend du retard et tout est chamboulé. Une instabilité qui peut coûter cher.

La procrastination

Cette « maladie » est commune à de nombreuses personnes. On remet au lendemain les choses que l’on a prévu de faire le jour-même. Il s’agit souvent d’actions pénibles, qui ne nous plaisent pas forcément mais qu’il faut quand même faire. Et c’est d’autant plus vrai lorsqu’on reste inactif la journée.

Pour éviter de tomber dans le panneau, on évite absolument de commencer par le plus facile. On ne se laisse pas abattre et on choisit les missions qui nous paraissent les plus ennuyantes, les plus lourdes ou les plus compliquées. Une fois débarrassée, on se sent libéré et d’attaque pour enchaîner. Le plaisir peut enfin voir le jour.

Ne pas faire de pause

Beaucoup pensent que si on s’acharne à trouver du travail, on le trouvera. Et pourtant, se figer sur une mission unique toute une journée ne rend pas le résultat efficace bien au contraire. Il a été prouvé que la concentration chute considérablement au bout de 90 minutes d’attention ininterrompue.

Il est nécessaire, voire vital, de prendre une ou plusieurs pauses afin d’être performant. Passer à une autre action avant de revenir à celle entamée fait aussi partie de ce break mental. La monotonie tue bel et bien l’efficacité. Alors, prends ton temps pour pouvoir donner le meilleur de toi-même.

Internet n’est pas la seule source d’information

On vit dans une époque dans laquelle Internet est omniprésent. On a vraiment l’impression que tout se passe sur la toile. Pourtant passer l’intégralité de la journée à parcourir des pages web ne s’est jamais avéré totalement efficace.

La meilleure des solutions serait de consacrer 50% de son temps sur le web et 50% sur le terrain. Ce que l’on entend par « terrain » englobe les formations, les séjours linguistiques, les rendez-vous téléphoniques et physiques, les rencontres avec d’anciennes connaissances… Tout ce qui est utile à la recherche d’emploi ou au développement personnel et qui se passe en dehors de l’écran d’ordinateur.

Eviter le syndrome de la robe de chambre

On ne t’impose pas de te lever à 7h45 pour faire une série de 300 pompes comme le préconise Pôle Emploi mais rester en pyjama toute la journée lorsqu’on est au chômage n’est pas recommandé du tout ! Une telle routine provoque une perte d’élan et de motivation.

Alors habille-toi comme si tu commençais une journée lambda. Tu le feras dans un premier temps pour toi, et ensuite cela se transformera en une habitude. Tu n’auras aucun mal à t’insérer à nouveau dans un environnement professionnel et collectif.

Tous les conseils sont bons à prendre mais tu dois avant tout prendre du recul. Une journée au chômage se construit dans un but précis : avancer et ne surtout pas stagner. Tu n’as plus qu’à te créer ta semaine idéale pour éviter de tomber dans la routine et te laisser aller. On est avec toi !

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